C’est dans la rencontre, l’échange et la communion que j’ai croisé multiples mentors qui m’ont donné généreusement cette connaissance de la matière , alimentant ainsi mes découvertes à travers un apprentissage oral et visuel.
De la fusion d’innombrables techniques élaborées sur plus de quarante cinq ans, naissent des pièces à nulle autre pareil, dont les surfaces insondables ne doivent rien à la glaçure conventionnelle.
De voyage en périple, à la conquête d’un savoir faire, dont les écrits ne peuvent rendre la profondeur du geste dans toute sa représentation, dans l’évolution de ce que nous sommes au passage éphémère de nos vies.
Physique et alchimie, processus notoire de la céramique, le témoignage du passé est ainsi scellé par la fusion de la matière.
C’est en maîtrisant l’exécution, avec des techniques rudimentaires, que l’émergence de toutes les cultures habitant notre planète a pu exprimer le sens même de ce qui compose nos différences à multiples facettes selon nos provenances géographiques.
7500 ans me sépare des ancêtres potiers du néolithique. C’est pourtant le même geste du façonnage du colombin que je répète, les mêmes pigments que j’utilise , terre de sienne et ombre brûlée, les rouges sombres des vases d’Hacilar et le noir jais des céramistes de Cilicie.
C’est accidentellement qu’au fil du temps , j’ai cumulé une compréhension des différentes possibilités me permettant d’orienter ma recherche sur la maîtrise de mes erreurs.
Aujourd’hui, la somme de l’appris et de l’acquis m’amène à explorer la malléabilité de la matière dans la recherche de son point de rupture tout en maintenant intact son point d’équilibre.